L’un des axes du Jubilé 2025 est de partager avec d’autres sur l’espérance. Michelle, une paroissienne d’Ivry-sur-Seine nous apporte son témoignage.

Quelques symptômes apparemment anodins, une consultation qui conduit à une batterie d’examens et le verdict tombe. Me voici engagée dans un processus de soins longs et anxiogènes qui m’aspirent comme dans un tourbillon. 

J’ai toute l’étoffe d’une mauvaise malade : les termes médicaux m’angoissent, je considère l’hôpital comme un lieu de perdition et les soins comme autant d’agressions. Enfin, je n’ai jamais connu l’épreuve de la maladie grave. Bref, je ne donne pas cher sur ma capacité à franchir l’obstacle. 

Alors j’opte pour la technique des petits pas à faire l’un après l’autre sans se préoccuper de la suite du chemin. Quelque chose comme :  « A chaque jour suffit sa peine ».  

Étonnamment s’enracine en moi comme une semence fragile et tenace tout à la fois, comme un coin de ciel bleu aux couleurs de l’espérance. L’obstacle n’est peut-être pas aussi insurmontable ! 

Les amis sont un recours précieux, ils sont mes anges gardiens. Mais surtout je suis accompagnée par le Bon Samaritain lui-même. Il me prodigue ses soins, assure mes pas voire me porte dans ses bras dans les passages difficiles. 

Tout cela me conduit peu à peu à changer de regard. D’abord à dédramatiser la maladie avec son cortège de mots qui fâchent. L’hôpital est un lieu où l’on doit certes apprendre la patience tant envers les autres qu’envers soi-même. Mais j’y découvre surtout le professionnalisme et la délicatesse du personnel soignant et les petits gestes de solidarité, les échanges même brefs avec les autres patients. 

J’ai changé également de regard sur moi-même en devenant capable – sans aucun doute par pure grâce – de me tenir sans trop me décourager au rythme des petits pas. 

Enfin j’ai fait l’expérience d’un rapport intime, confiant, parfois même lumineux, avec Celui qui ne veut que notre bien. 

Avec St Paul dans sa deuxième lettre aux Corinthiens, je peux dire : « Dans des impasses, nous arrivons à passer ».