Espérance ? Quand je me suis marié, c’était pour sceller une alliance devant Dieu, une promesse d’amour et de fidélité pour la vie, une promesse de bonheur. Et puis ce fut le coup de massue : le divorce s’impose comme une réalité épouvantable qui met en jeu la survie de chaque membre de la famille. Tristesse, angoisse, incompréhension. Quelle route suivre ? Au cœur de cette épreuve, j’ai découvert une espérance qui ne déçoit pas.
Alors que je me sentais perdu, j’ai d’abord trouvé réconfort et accueil au sein de la Communion Notre-Dame de l’Alliance. Les partages avec d’autres personnes ayant vécu des situations similaires m’ont permis de voir que je n’étais pas seul. Mêmes douleurs, rancœurs, mais aussi mêmes espoirs et pardons ; portés ensemble dans la prière. Ces récollections ont été des moments de grâce quasi familiale, où je me suis reconstruit. En côtoyant les autres, j’ai compris que l’espérance ne signifiait pas l’absence de souffrance mais la capacité à envisager une nouvelle vie, qui demeurait néanmoins mystérieusement conjugale.
Après la séparation, la fidélité au mariage prend un sens nouveau qui s’est révélé petit à petit. Plus grand, plus beau, plus profond. Plus fragile et douloureux aussi. Elle ne se vit plus dans le quotidien partagé, mais dans la manière dont je choisis d’honorer ma promesse. Cela passe par le pardon, par la prière pour ma femme, par la reconnaissance de tout ce qui a été vécu, et par une disponibilité de cœur à être prêt pour l’avenir.
Cette fidélité n’est pas un attachement au passé, mais un engagement à aimer l’autre quand même, un renouvellement de ce que je lui ai promis : « Je promets de te rester fidèle, dans le bonheur et dans les épreuves, dans la santé et dans la maladie, et de t’aimer tous les jours de ma vie ». C’est un combat dans l’épreuve.
L’espérance, dans une telle situation, se nourrit de la certitude que Dieu ne nous abandonne jamais. Il est présent à nos ruptures, nos doutes, nos solitudes, nos angoisses. À travers la prière, les sacrements et la communauté, Il nous redonne force et courage. Lors de partages avec d’autres séparés ou divorcés, on découvre souvent que nos vies, même brisées, peuvent devenir un témoignage de la miséricorde de Dieu.
Aujourd’hui, je vis cette espérance au quotidien. Elle m’invite à avancer, à croire que le Christ fait toute chose nouvelle, même à partir de nos blessures. La fidélité au mariage, après la séparation, devient alors un chemin de conversion, une manière de dire « oui » à Dieu malgré tout, et de croire que son amour est plus fort que nos morts humaines. C’est une source de joie.
En partageant cette espérance, je souhaite redire à tous ceux qui connaissent cette épreuve qu’ils ne sont pas seuls. Dieu marche avec nous, et dans nos cœurs brisés, Il sème des germes de vie nouvelle. Car l’espérance, c’est bien cela : saisir que dans la nuit, une lumière brille, et que cette lumière nous appelle et nous accompagne.
Henri
Communion Notre-Dame de l’Alliance