Du 5 octobre au 4 janvier  2026
Exposition des 12èmes Rencontres cathédrale

Dans la galerie de l’espace culturel de la cathédrale de Créteil. Entrée libre. Du lundi au vendredi de 10h à 18h – et le week-end de 15h à 18h.

Suite à un appel à œuvre sur le thème de l’Espérance, auprès de 80 artistes environ un peu connus ou pas du tout,  36 œuvres ont été sélectionnées et sont exposées pendant 3 mois.

Le vernissage a eu lieu le mercredi 8 octobre à partir de 18h.

Pour plus d’informations : contact.chemindesarts@gmail.com 

Pour accueillir le visiteur, Marc Leboucher vous invite…

« Vous qui entrez ici, perdez toute espérance ! » Ces mots tirés de L’enfer de Dante paraissent s’appliquer trop souvent à notre monde, marqué par la violence, les guerres, la peur et une spirale du mal qui semble n’avoir pas de fin. Pour beaucoup, parler d’espérance appartient désormais au domaine du rêve, de l’idéalisme ou de l’utopie inaccessible. A quoi bon vivre dans un univers où dominent les conflits, où planent la menace écologique et la tentation du repli sur soi ? A quoi bon se projeter dans un avenir plus qu’incertain, inquiétant même ?

Résolument, cette 12e édition des Rencontres cathédrales prend le contrepied de ce climat de désespérance si souvent entretenu. Non qu’il faille nier les souffrances et les pesanteurs qui nous marquent. Mais plutôt que de se livrer à une nouvelle lamentation sur une décadence supposée ou sur le malheur des temps, il s’agit d’ouvrir des brèches nouvelles, de briser là où c’est possible la gangue de la tristesse. Voilà pourquoi 37 artistes peintres, sculpteurs et photographes ont été invités par l’association Chemins des Arts à s’exprimer sur l’espérance, thème retenu par le pape François pour l’année jubilaire 2025. A partir d’un choix de textes littéraires et spirituels, ils ont été conviés à nourrir leur démarche artistique et à donner chair à leurs intuitions les plus fortes.

Comme à l’habitude, la pluralité est de mise qui convoque à la fois l’univers des couleurs, des formes et des matériaux. C’est que l’espérance est d’abord une expérience, elle s’incarne dans ce qui fait la trame de nos jours, dans ce choc du contact à la matérialité, à ce qui nous résiste. Est-ce un hasard si parmi les supports choisis, le tissu a aussi sa place ? Comme s’il nous fallait sans cesse renouer les fils, tisser, retisser encore ce qui était déchiré. Peu ou prou, nos sociétés connaissent aussi ces moments de déchirures qui rendent plus que nécessaires les discrets raccommodages. Petite dentelle de l’espérance à reprendre à nouveau.

Mais avant de déployer ses images d’étoiles, d’arbres et de colombes, celle-ci peut s’insinuer discrètement dans l’ombre et l’obscurité. Elle sait s’avancer de manière ténue là où on ne l’attend pas. C’est donc volontairement que cette exposition s’ouvre, à partir de chaque entrée, sur des couleurs plus nocturnes, qui n’évoquent pas tant le désespoir que le mystérieux moment de l’attente, le désir d’une naissance.  Ce temps de l’attente, si peu compris aujourd’hui de nos mentalités toujours pressées, habituées qu’elles sont à accéder à tout de manière immédiate. Et si l’espérance rimait aussi avec patience ?

Au centre de l’Espace cathédrale, point de convergence des deux ailes, le patio invite ensuite à recevoir comme un choc de lumière ce déploiement de l’espérance, à y voir cette possibilité de Résurrection dont parle la foi chrétienne. Un possible qui ne tient pas simplement à nous-mêmes, mais ouvre à ce qui nous dépasse. Alors, savons-nous encore nous laisser surprendre par l’inattendu que manifeste cette dimension ? Savons-nous recevoir cette lumière, ces couleurs, non comme un aveuglement, mais comme une autre manière de regarder la vie qui nous entoure ? Pour mieux chasser la tentation du désespoir, ne pas se laisser séduire par les mauvaises nouvelles ou autres fake news.

Dans son approche singulière, chaque artiste rend compte à sa manière de sa propre perception, de ce que ce mot fait résonner en lui. Avec la foi et la charité, la tradition chrétienne a fait de l’espérance une vertu. Mais loin d’être une exigence morale inaccessible, elle est d’abord ce qui nous est donné pour avancer au quotidien.

Alors, vous qui entrez ici, accueillez l’espérance !